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Chapichapo
18 février 2007

[trou noir]

La fin du deuil, c'est finir par accepter de vivre avec l'idée, la réalité - physique et morale - de l'absence de celle ou de celui qui a disparu... Et on peut vivre, et bien vivre malgré tout.

Et parfois, parfois longtemps après, n'importe quand, il suffit d'un rien : un regard, la forme d'un visage, un geste, ou encore moins et sans que tu ne t'y attendes, l'absence te revient en pleine figure, un vrai coup de poing en pleine gueule, et tu suffoques, tu tombes...

Samedi, dans une librairie, j'ai croisé cet instant, et c'est la chute, je tombe, les larmes sont là, la panique, vraiment la panique, impossible à endiguer,

J'ai attrapé un livre, n'importe quel livre, une bouée pour ne pas couler, me raccrocher, poser mes yeux sur des lettres, des mots, des idées autres ...et l'instant est passé, j'ai repris pied,

et la vie a repris son cours... Il n'y a que pour moi en cet instant qu'elle avait vacillé.

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Commentaires
R
la fin du deuil n'est peut être aussi qu'un "parachute" psychologique monté de toute piéce par cette partie de nous qui se refuse à sombrer dans la rage et le vide profonds qui nous animent et nous feraient sans doute plonger.... la fin du deuil... c'est peut être quand l'émotion, le profond, l'humain, le vibrant et l'inexplicable force des entrailles capitulent face à cette soif de vivre, heureux, malgré tout... Déjà vécu ce genre de moment, et conclu qu'un deuil terminé ne l'est en réalité jamais, que les cicatrices sont fermées mais restent douloureuses aux moindres faux pas... aux moindres faux bonds... et c'est sans doute tant mieux, car quoi de pire que de vivre et de vieillir sans les traces ancrées profondément de ceux qu'on a aimé ou detesté ? Ne sommes nous pas la somme de nos émotions, de nos rages et de nos folies, de nos amours et de nos haines? Et le vieil homme n'est il finalement pas la somme et le concentré des bonheurs et des blessures qu'il porte, a porté, et fera porter à d'autres en partant.... une douleur qui serait un héritage que nous serions tous condamnés à toucher, mais qui transmettrait sans doute avec elle les frissons, les plaisirs et les émotions de ceux qui manquent... pour longtemps....
L
Parfois, cette chute fait du bien et peut même être recherchée. Cette vague de tristesse qui envahie soudainement tout notre être mène à un état d'apesanteur où l'on devient spectateur de sa propre chute. Celle-ci devient libre et reste suspendue au désir que l'on a souffrir d'un souvenir.
R
Parfois on flanche... en silence. <br /> Mais c'est rassurant de voir qu'on est pas les seuls, de temps en temps à se fourrer le nez dans ces foutus bouquins. <br /> BIZ biz
J
C'est pas honnête d'écrire des choses comme cela que l'on découvre alors que l'on est à son travail en train de faire une pause... Le choc émotionnel en est d'autant plus grand qu'il est des périodes de votre misérable existence où le vacillement de la vie prends des allures de mouvement perpetuel... Je ne risque plus d'aller sur Chapichapo entre midi et deux, sinon de quoi aurais-je l'air au travail là où il n'y a aucun livre a attraper pour se donner de la contenance....
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