[trou noir]
La fin du deuil, c'est finir par accepter de vivre avec l'idée, la réalité - physique et morale - de l'absence de celle ou de celui qui a disparu... Et on peut vivre, et bien vivre malgré tout.
Et parfois, parfois longtemps après, n'importe quand, il suffit d'un rien : un regard, la forme d'un visage, un geste, ou encore moins et sans que tu ne t'y attendes, l'absence te revient en pleine figure, un vrai coup de poing en pleine gueule, et tu suffoques, tu tombes...
Samedi, dans une librairie, j'ai croisé cet instant, et c'est la chute, je tombe, les larmes sont là, la panique, vraiment la panique, impossible à endiguer,
J'ai attrapé un livre, n'importe quel livre, une bouée pour ne pas couler, me raccrocher, poser mes yeux sur des lettres, des mots, des idées autres ...et l'instant est passé, j'ai repris pied,
et la vie a repris son cours... Il n'y a que pour moi en cet instant qu'elle avait vacillé.